ARCHIVES (1997)

Noël, la fête...

Comme chaque année à la même époque, voilà Noël qui approche avec son cortège de fêtes et d’interrogations.
Comment allons-nous fêter cet événement alors qu’il y a tant de chagrins autour de nous? On ne voudrait pas blesser ceux qui ont perdu un être cher cette année, ni ceux qui ont un enfant à l’hôpital, ni ceux qui sont en train de divorcer, ni manger de la dinde quand tant de gens manquent de tout... On n’a pas l’âme à la fête.

Et pourtant la fête fait partie de la vie. Elle en est une nécessité absolue. Il n’y a qu’à regarder les enfants, la lumière des bougies qui se reflète dans leurs yeux, la joie et le sérieux des petits. Toute notre vie, nous nous souviendrons des fêtes de notre enfance...

Je connaissais une école enfantine où nous organisions des fêtes régulièrement. C’était un principe pédagogique de la directrice. Chaque enfant recevait une bougie qu’il allumait, puis, suivant un rite qui était toujours le même, on faisait un long cortège sans crier, ni se bousculer pour aller à sa place dans le noir. Ensuite on chantait, on racontait des histoires et on mangeait des petits biscuits. Quelques fois on les avait confectionnés ensemble. Presque tous les jours vous aviez un enfant ou un autre qui nous demandait:
- Maîtresse, c’est quand la fête?

a société de consommation veut nous faire croire qu’il faut des masses de cadeaux et des friandises extraordinaires pour fêter dignement Noël. Il y a une surenchère insupportable. Chacun veut faire encore mieux que l’autre. Ceux qui refusent ce système se sentent presque coupables.

Tâchons de rester simples et sans culpabilité, fêtons dans la joie de nous retrouver en famille au moins une fois par année. Donnons des repères à ceux qui n’en ont pas, faisons de cette fête des réunions chaleureuses qui année après année ne se ressemblent pas, mais resserrent les liens familiaux. Ces fêtes seront un souvenir précieux que nous garderons enfoui dans nos coeurs, comme des perles que l’on ressort plus tard.

Je me souviens avec émotion de ma grand-mère nous lisant de sa voix chevrotante, à côté du sapin illuminé, envers et contre tous, l’histoire de la Nativité: «En ce temps-là parut un édit de César Auguste...». On riait un peu et on était gêné.
- Voilà Grand-mère avec son histoire!
Pourquoi insistait-elle tellement pour nous la lire?
C’était une tradition qui maintenant me manque. A moi, à nous de prendre la relève...

Maude

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