ARCHIVES (1998)

Je donne, vous triez, ils récupèrent

Que faites-vous des vêtements de vos enfants qui grandissent? Vous les jetez, bien sûr, s’ils sont très usés. Vous les gardez, peut-être, car ils pourront servir pour le petit dernier.
Mais que faites-vous lorsqu’ils sont en bon état et que votre famille a atteint le nombre idéal? Vous les donnez à une belle-soeur ou à une amie, ou vous les vendez à la bourse aux vêtements de votre quartier, ou encore vous les apportez à une association caritative qui va les vendre à bas prix ou les donner, en Suisse ou à l’étranger. Quelle que soit la méthode, il faut s’en débarrasser, car nos armoires sont pleines.
Ce problème de récupération se pose encore plus pour nos habits d’adultes que l’on n’ose pas proposer à ses proches, lorsque la mode a changé ou que nous avons pris quelques kilos!
A Genève, la collecte de vêtements usagés est bien organisée. La coopération entre plusieurs oeuvres d’entraide, la Ville de Genève, deux entreprises de réinsertion pour les chômeurs et deux entreprises de récupération de textiles permet d’exploiter au maximum les quelque 700 tonnes de chaussures, jouets et textiles qui sont récupérés chaque année dans les 120 containers répartis dans le canton. Textura et Réalise récoltent et distribuent ce qui a été déposé dans les containers, et en gardent une partie pour les revendre. Le Centre social protestant, Caritas, la Croix-Rouge et Terre des hommes reçoivent à la demande la quantité qui leur est nécessaire pour alimenter leurs vestiaires et leurs boutiques. Contex et Texaid qui ont installé les containers récupèrent le reste en versant 20 centimes par kilo aux oeuvres d’entraide.
Il y a aussi chaque année, dans chaque quartier, deux récoltes de textiles dans les sacs en plastique distribués dans les boîtes aux lettres. Et bien sûr, avant tout ce ramassage organisé, il y a ce que vous apportez individuellement dans les différents lieux où vous savez que cela sera bien utilisé.
Moins de déchets à incinérer, moins de dépenses pour les communes, moins de pollution pour l’environnement, réinsertion pour les chômeurs, approvisionnement des oeuvres d’entraide, vêtements à petits prix pour ceux qui en ont besoin, voilà une belle carrière pour les vêtements dont nous ne voulons plus!

Christiane Vandeventer

P.S.: Le Vestiaire du Centre social protestant, qui aide gratuitement suisses et étrangers particulièrement démunis, manque de layettes et de vêtements d’enfants. Pensez-y!

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