ARCHIVES
(1998)
l
faut souffrir pour être belle
Il
est 7 heures du soir, jai trois téléphones importants
à faire, je dois préparer le repas des enfants, me
changer et être prête à 8 heures pour aller chercher
mon mari car nous sommes invités à dîner. Il
sagit de ne pas mettre les deux pieds dans le même soulier!
Cest le moment que choisit Valérie, 13 ans, pour me
demander: « Maman, tu as de la cire à épiler?
Jai la gym demain et jai les jambes vraiment trop poilues! ».
Je réponds: « Mets tes leggings longs, cela peut
bien attendre. Je ne peux vraiment pas taider ce soir ».
Deux minutes plus tard, Valérie débarque dans le salon,
les bandes de cire à la main. Etant au téléphone,
je lui fais signe que ce nest ni lheure, ni lendroit
idéal pour ce genre dactivité. Rien ny
fait. La première bande de cire est déjà en
place.
- Ça fait mal?
- Pas si tu tires dun coup sec.
Le premier essai est réussi. Elle serre les dents et recommence,
mais ne tire pas assez fort sur la bande et tout reste collé
sur la jambe.
- Maman, quest-ce que je fais?
- Remets la bande et tire dun coup sec.
- Je nose pas!
- Je peux taider.
- Ah, non, tu ne me toucheras pas!
Imaginez la scène: il est 7 heures et demie, je suis toujours
en jeans, le téléphone à la main, sans repas
pour les enfants et ma fille en larmes...
- Tu as voulu te débrouiller et faire la grande, alors assume!
Tu fermes les yeux et tire dun coup sec et cela ira.
- Jai réussi, mais ça fait mal!
A 8 heures, je pars, changée. Les raviolis cuisent et je
laisse Valérie, assistée de son petit frère,
penchée sur ses jambes. Dans quel état vais-je retrouver
ma maison au retour?
Lorsque nous rentrons, tout est calme, rangé, il ne reste
aucune trace du « drame » de tout à
lheure.
Quand on a lâge de sépiler les jambes,
on a aussi lâge de se prendre en charge!
Emilie
Retour
au sommaire 98
|