ARCHIVES (1999)

Avec ou sans femme de ménage?

Voilà une question que je remets sans cesse sur le tapis... surtout quand il a besoin d’un coup d’aspirateur!
J’ai certaines des qualifications requises pour en avoir une: deux enfants de 6 et 8 ans, un travail à 60 % et plusieurs activités en dehors de mon travail.
Pourtant, pour l’instant, je n’ai pas de femme de ménage, d’où souvent une certaine mauvaise humeur quand je vois la saleté et le désordre s’accumuler autour de moi et que mon emploi du temps m’empêche momentanément d’y remédier.
Alors pourquoi ne pas en prendre une?
Nous avons un revenu limité. Cette dépense, même si elle est possible, devrait vraiment en valoir la peine. Et je ne peux pas m’empêcher de penser que ce n’est pas le cas.
J’habite une maison où tout le monde se connaît et où toutes les femmes travaillent. Parmi toutes ces familles (14 appartements), nous ne sommes que deux à ne pas avoir de femme de ménage. Dans la maison voisine, qui est de taille identique et où les femmes travaillent tout autant, il n’y a que deux ou trois familles qui ont une femme de ménage. Où est la différence?
La réponse est: les maris et les enfants. Eh oui, tout le monde met la main à la pâte. La grandeur de nos appartements ne concurrençant pas celle d’une villa, le ménage est gérable si tout le monde s’y met.
Le nettoyage fait partie du quotidien et cela j’ai aussi envie de le faire comprendre à nos enfants. Ce serait évidemment plus agréable de payer, d’acheter du confort en engageant quelqu’un. Je constate que nous sommes de plus en plus exigeants pour notre bien-être et que nous ne voulons plus ou ne prenons plus le temps de faire des tâches désagréables. Et je résiste à l’idée que certaines personnes sont faites pour fournir un travail qui déplaît aux autres et d’autres non. En plus, je pense que la situation économique future de nos enfants risque d’être plus difficile que la nôtre. La notion de confort sera alors peut-être bien différente.
Cette manière de fonctionner n’est pas toujours commode. Mon mari n’est pas un forcené du ménage et mes enfants ne sont pas encore très grands. En plus, quand le moment sera venu pour eux de nettoyer leur chambre, je devrai tenir bon et ne pas faire le travail à leur place (cela irait tellement plus vite). Si nous voulons un jour y arriver, mieux vaut donc leur montrer l’exemple. D’ailleurs, la saleté n’est pas quelque chose de dégoûtant (autre point important) et en passant l’aspirateur, on a le temps de penser à toutes sortes de choses.
Alors pourquoi suis-je pourtant prête parfois à prendre une aide? En fait, j’ai de la peine à supporter la comparaison avec les voisins de ma maison. Comme ils ont presque tous une femme de ménage, qui vient en général deux fois par semaine, c’est toujours très propre chez eux. J’ai beau me dire que c’est particulier à mon immeuble et que la propreté n’est pas une valeur essentielle pour moi, je n’arrive pas toujours à rester sereine.
Mais comme dans ce pays la propreté est un sujet chaud, c’est normal qu’il me donne du fil à retordre!

Julie

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