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(1999)
Pas
d’étiquettes!
« Pierre,
dépêche-toi un peu! Tu es tellement lent! »
François, c’est tout le contraire: il réagit
vite, il a de la répartie, c’est un rapide. Claire est
un garçon manqué, toujours à grimper dans les
arbres et à se bagarrer, alors que Marie est la vraie petite
ménagère qui copie maman et dorlote ses poupées.
Et voilà! chacun est classé, et il y a bien des chances
que l’étiquette soit collée à chaque enfant
jusqu’à la fin de ses jours. Et pourquoi pas, puisque
c’est vrai, Pierre est lent et Marie est raisonnable.
Je crois quand même qu’il faut faire attention de ne
pas enfermer les personnalités de nos enfants dans des jugements
définitifs, même s’ils paraissent justifiés.
D’abord, essayons de ne pas utiliser ces adjectifs quand nous
nous adressons à eux - et surtout pas de façon accusatrice
- ni quand nous parlons d’eux à d’autres personnes.
Le petit enfant à qui l’on répète qu’il
est lent va le croire, car il pense que ses parents ont toujours
raison. Il va se dire: « Moi, je suis lent. Pas comme
François qui est rapide, peut-être je ne vais pas y
arriver... ».
Ensuite nous oublions parfois que nous avons tous les qualités
de nos défauts, et inversement. L’enfant lent est probablement
réfléchi, le rapide impatient, le garçon manqué
est une fille audacieuse et la petite maman manque peut-être
d’imagination. Nos enfants seraient réconfortés
de savoir que cette dualité existe et que nous la comprenons.
Mais surtout, rien n’est définitif. Même si chacun
de nous arrive en ce monde avec des gênes bien spécifiques
et des tendances héréditaires, l’éducation,
les rencontres, les circonstances de la vie, et les choix que nous
faisons vont nous aider à évoluer. Gardons-nous donc
de ranger les autres, ou nous-mêmes, dans des catégories.
Comme nous, nos enfants peuvent changer et modifier leur comportement
pour essayer de devenir ce qu’ils ont envie d’être.
Christiane Vandeventer
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