ARCHIVES (1999)

Rivalités fraternelles

- C’est pas juste. Il n’a pas le droit.
- C’est toujours lui qui veut avoir raison, j’en ai marre.
Combien de fois entends-je cela. A quel propos? Pour tout et pour rien. Ils comparent tout ce qu’ils font.
- Moi, j’ai déjà fait hier. C’est à son tour.
- C’est pas vrai, hier, c’était moi.
Et ils prennent encore cinq minutes pour se mettre d’accord.
Et quand je pense que si j’avais cédé la vaisselle serait déjà rangée dans le lave-vaisselle.
Il y a des jours où je suis sur le point de craquer. Je ferais bien cette tâche à leur place pour ne plus les entendre. Heureusement je ne le fais pas, je me bouche plutôt les oreilles et je les laisse se débrouiller. Mes deux garçons (12 et 9 ans) sont bien assez grands pour régler leurs différents. Si je m’en mêle ils n’auront rien appris.
Depuis qu’ils sont tout petits mes fils se comparent. Il y a de la compétition entre eux. Ils nous demandent à nous, leurs parents, d’être équitables avec eux, de ne pas favoriser l’un plutôt que l’autre et nous sommes allés dans ce sens.
J’ai pensé qu’avec l’école et les copains ils allaient devenir plus tolérants l’un par rapport à l’autre mais, bien que les enjeux soient moindres, les rivalités fraternelles continuent. Lorsque je les interroge sur la manière dont ils gèrent leurs différents avec leurs camarades, ils disent que cela se passe bien. Ils savent laisser leur tour, ils ne se sentent pas jaloux et ne veulent pas toujours avoir la première place. Bref, ils acceptent les compromis.
Cela me réjouit et j’en déduis que toutes les attrapées et les prises de becs ont donc servi à quelque chose, non à la maison mais à l’extérieur. Ils se sont mesurés, ils ont exagéré, ils ont failli se faire très mal et une fois en-dehors de la maison ils ont modifié leur comportement. Il arrive que l’un rentre de mauvaise humeur sans pouvoir donner d’explication. Il se défoule en arrivant. Je laisse passer l’orage et j’apprends un ou deux jours plus tard qu’il a été très en colère envers un camarade qui a refusé de l’accepter dans une activité.
Un petit bout de chemin est fait, mais il reste encore quelques sprints ou marathons.

Amandine

Retour au sommaire 99

 

Entretiens sur l'éducation : articles récents
  Informations :
info@entretiens.ch
  Réalisation du site:
NetOpera/PhotOpera
 

© Entretiens sur
l'Education, 2000

Accueil Articles Archives Abonnements Adresses Le journal Articles récents