ARCHIVES (1999)

La danse de l’endormissement chez les nouveau-nés
Que de souvenirs autour du rituel de l’endormissement de nos deux enfants alors qu’ils étaient tout petits! Et à vrai dire pas toujours des meilleurs!

L’endormissement
Comme nous n’étions pas des adeptes de la lolette, nous avons utilisé tous les trucs possibles et inimaginables. Résultat: cela nous prenait parfois beaucoup de temps et d’énergie, plus particulièrement à l’heure des siestes. Je me vois encore, marchant de long en large dans le couloir, avec notre bébé sur l’épaule, ou alors c’était le papa qui embarquait sa fille dans la poussette et arpentait pour la xème fois les quais de Montreux (très bonne adresse: une superbe et longue ligne droite, sans interruption brusque, pas de route à traverser, peu de bruit et aucune montée pour les parents fatigués...). D’autres jours, nous portions le lit, carrément, l’un de chaque côté, en essayant de faire un mouvement régulier de balancement avec ce poids lourd au bout des bras!

Avec du recul, j’en tirerai quelques conclusions:
Pour certains enfants, il faut attendre quelques mois avant qu’ils ne s’endorment seuls et facilement (6 à 9 mois). Donc, tous nos problèmes étaient normaux. Et ce n’est pas parce que nous passons du temps avec eux dans ces moments-là qu’ils n’apprendront jamais à le faire. C’est plus tard que l’on risque de leur transmettre de mauvaises habitudes qui peuvent devenir de véritables esclavages pour les parents.

Des trucs:
Par contre, il y a certains trucs qui peuvent aider pendant cette période. Forts de notre première expérience, nous avons choisi, pour le deuxième enfant, un berceau qui pouvait se balancer, comme au bon vieux temps. Cela ne marchait pas à tous les coups mais quand c’était le cas, qu’est-ce que ça faisait du bien! Il existe aussi des couffins sur roulettes.

Les peluches
Mes enfants n’ont jamais sucé leur pouce pour s’endormir, par contre je me souviens de la fois où le déclic s’est fait pour ma fille. Un jour que je l’endormais pour la sieste en lui chantant une chanson (je crois qu’elle avait environ 7 mois), j’ai vu sa petite main qui cherchait quelque chose. Elle s’est tout d’un coup posée sur la peluche que nous avions mise dès sa naissance dans son lit et là, cela a été magique, elle a poussé un grand soupir, s’est détendue et s’est assoupie. Depuis ce jour-là, elle a su s’endormir seule grâce à cette peluche qui lui était devenue indispensable.
Notre fils, lui, ne trouvait pas son « objet transitionnel », alors nous l’avons un peu aidé. Chaque fois que nous le tenions dans nos bras pour lui donner le biberon, nous glissions la peluche choisie dans ses mains. Au bout de quelques temps, cela a marché. Cette peluche a rempli à peu près le même rôle que celle de ma fille (malheureusement, plus tard, elle ne l’a pas empêché de se réveiller plusieurs fois par nuit pendant quelques mois!).
Il est préférable d’acheter deux exemplaires du même modèle, car les commerçants, très soucieux de toujours nous surprendre, changent chaque année leur collection et plus tard, c’est trop tard, elle ne sera plus fabriquée.
Cette peluche, sans poils de préférence car les petits adorent la sucer, ne devrait pas être trop grande. Françoise Dolto disait qu’elle ne devait pas dépasser la longueur de la main au coude du bébé.

Les berceuses
J’ai beaucoup chanté de berceuses à mes enfants. Mon fils de 7 ans réclame encore très souvent que je lui chante une chanson le soir au lit (sa chanson préférée est « Frère Jacques » tout simplement). Je remarque quel effet apaisant cela a sur lui. Même s’il est encore excité, quasi à chaque fois, au bout d’un à deux couplets, il se détend, baille - signe qu’il est prêt à partir pour le royaume des songes - et 5 minutes plus tard, il dort.
Souvent quand les bébés s’endorment, cela leur arrive de pleurer un instant pour se décharger. Alors laissons-leur le temps de sortir ce qu’ils ont besoin d’exprimer et n’intervenons que quand cela dure trop longtemps (il faut alors vérifier que l’enfant se porte bien, qu’il n’a pas trop chaud, par exemple; un enfant n’a pas besoin d’être couvert davantage que nous et il apprécie aussi un peu d’air frais dans la chambre).

Conclusion
Il est important de faire confiance à l’enfant. Quand on quitte la pièce, une fois qu’on lui a dit bonne nuit, il faut être persuadé que l’enfant arrivera à s’endormir et partir vaquer à ses occupations. Surtout, ne pas rester, inquiet, derrière la porte à attendre le calme (chose pas toujours facile à faire, surtout pour le premier!).
Plus tard, il doit savoir s’endormir seul. Il en est capable et les parents ne sont pas absolument indispensables. Ce n’est en effet pas lui rendre service que de se coucher à côté de lui chaque soir si on veut l’aider à grandir.
Encore une chose, ne dit-on pas que le jour et la nuit font un tout et que le sommeil ne se prépare pas juste 5 minutes avant le coucher, mais déjà pendant la journée?

Julie

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