ARCHIVES (1999)

Les lecteurs ont la parole
Un exemple réussi d’allaitement

J’aimerais ajouter quelques propos à l’article de Françoise sur l’allaitement (cf. No 10/98).
Il est vrai que la règle de base est simple: allaiter à la demande. Si le bébé a besoin de plus, il réclame plus souvent, ce qui stimule la production (un bébé allaité à la demande n’a pas besoin d’autre liquide, même en été).
Le sein n’est pas gradué! Ceci amène à faire confiance à l’enfant. A se faire confiance à soi-même aussi, à ce qu’on ressent. Quant au père, pour autant qu’il puisse prendre du temps avec son enfant, il trouve facilement sa place dans cette relation simple et naturelle, dans l’écoute et la prise au sérieux du bébé, puis du bambin.
Les 2-3 premiers mois peuvent être un peu difficiles, parce que c’est une période de mise en place et d’apprentissage - pas seulement de l’allaitement d’ailleurs, mais de tout le maternage - et que, à notre époque, nous ne sommes plus entourés de personnes qui ont allaité (nos mères ont connu la mode biberon). La nouvelle maman se retrouve avec ses doutes, et avec des conseils souvent erronés. Mais au-delà de cette mise en place qui pourrait parfois laisser croire que le biberon c’est mieux, la mère qui peut allaiter est convaincue d’avoir fait le bon choix. En effet, quand bien des mamans qui donnent le biberon courent le pédiatre pour otites, angines, allergies, passent des nuits difficiles et se font du souci, la mère qui allaite est dans la majorité des cas beaucoup plus tranquille.
J’aimerais surtout signaler l’existence de La Leche, les « pros de l’allaitement », comme me le disait une sage-femme. Les animatrices de La Leche sont des mères ayant allaité ou allaitant et ayant suivi une formation. Elles répondent à toute question sur le sujet par téléphone et organisent des réunions mensuelles dans plusieurs localités romandes entre autres (on peut prendre son bébé avec soi et on peut aussi y aller déjà avant l’accouchement).
Cette ligue internationale a édité, entre autres, un excellent manuel « L’art de l’allaitement maternel » avec un riche index: à partir de n’importe quelle question on tombe sur les bonnes pages. Elle publie aussi des revues, avec des articles bien informés et des témoignages.
Pour ma part, j’étais sortie de l’hôpital avec le biberon quand une copine m’a dit: « Tu devrais téléphoner à La Leche ». J’ai essayé encore ça... et ai allaité mes trois enfants longtemps.
« Pas assez de lait, plus assez de lait »: c’est par manque d’information et de soutien qu’on en arrive à croire cela.

Gisèle

P.S.: Je me permets de rectifier: selon ce que j’ai lu « ne pas laisser téter trop longtemps le bébé » est un mauvais conseil. Le début d’une tétée procure le lait qui désaltère, la fin le lait qui nourrit. En limitant la tétée, on risque de priver le bébé du lait nourrissant. D’autre part c’est le bébé qui sait s’il doit stimuler la production. Il se peut aussi qu’il ait un grand besoin de ce lien affectif et sensuel avec sa mère: n’était-il pas 24 h sur 24 bien serré en elle? Une bonne position du bébé au sein suffit généralement à éviter les crevasses, mais si vous avez des mamelons sensibles... renseignez-vous à La Leche (Ligue La Leche Suisse, Case postale 197, 8053 Zürich, tél. (01)910.96.59 qui vous communiquera le nom de l’animatrice de votre région).

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