ARCHIVES (1999)

La ferme de chez nous

Sur une scène de théâtre, imaginez une ravissante jeune femme, cheveux courts dans le vent, jupe longue, assise sur un tabouret et coiffant sa fille. La petite a de beaux cheveux blonds jusqu’au bas du dos. Elle se tient debout entre les genoux de sa mère qui, tout en la coiffant, lui raconte l’histoire du temps passé:

Autrefois chez ma grand-maman
Possédant ferme et coin de terre
J’ai passé des vacances claires,
Autrefois chez ma grand-maman.

J’aimais les vaches et les chevaux
J’aimais les lapins et les poules
Les pigeons dodus qui roucoulent,
J’aimais les vaches et les chevaux.

Et puis, j’aimais ma grand-maman
Qu'elle était douce la veillée
Par sa tendresse illuminée,
Et puis, j’aimais ma grand-maman.

Par la grâce du souvenir
Je revis souvent ces années
Qui ne se sont jamais fanées,
Par la grâce du souvenir.

Ce temps-là, c’était le beau temps
C’était le temps de l’enfance
Où le coeur est plein d’espérance,
Ce temps-là, c’était le beau temps...

Presque tous les spectateurs qui ont eu une grand-maman ont la larme à l’oeil... même si elle ne vivait pas dans une ferme.
Je repense à la mienne, disparue depuis longtemps, et qui revient régulièrement dans mes pensées, surtout quand je suis découragée ou que je dois accomplir quelque chose qui me paraît trop lourd. J’habitais chez elle à l’époque. C’était le temps de l’adolescence. Je me sentais mal dans ma peau. Je revois son sourire le matin au petit-déjeuner quand je partais pour l’école, l’estomac serré à l’idée d’affronter la journée. Avec son air un peu autoritaire elle me répétait inlassablement:
- Rappelle-toi, ma chérie, que Dieu te garde à tout instant.
Et ce message reste gravé dans mon coeur, pour toujours...

Maude

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l'Education, 2000

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