ARCHIVES (1999)

Dans le hall d’entrée

Au moment d’ouvrir la porte de la maison, je n’ai qu’à jeter un coup d’oeil dans le hall pour savoir s’il y a des visites chez nous. En effet, posés joliment dans l’entrée ou jetés en vrac, « ils » sont là, mêlés à ceux de mes filles et ceci depuis que nous avons des enfants en âge de marcher.
Il y en a eu des tout mignons, des tout petits, des blancs, des roses, des beiges et même des vernis, de toutes les formes, des propres, des reluisants, des poussiéreux et des boueux, des bien rangés, des mal rangés. Au fil des ans ils ont pris de la longueur et de l’épaisseur, sont devenus plus encombrants, plus sportifs, des marques américaines sont apparues et ils ont même pris des allures montagnardes. On y a observé des spécimens noirs et provocants avec leurs bouts rembourrés et garnis de métal ou au contraire des élégants avec leurs petits talons.
Pendant une période, ils ont eu la mauvaise habitude de se trouver en plein milieu du passage, abandonnés là comme si leur propriétaire venait d’en sortir; quelquefois on aurait pu croire que la personne avait le pied gauche à droite et le pied droit à gauche! Bref, elle était sûrement pressée de s’en défaire! Ils s’amoncelaient surtout après les heures de classe et disparaissaient avant le dîner.
Puis leurs heures de visite ont changé. De diurnes, elle sont devenues plutôt nocturnes et on les voit s’attarder sur le seuil de la porte tard le soir et y passer carrément la nuit!!! A cette heure leur nombre a bien diminué, mais pas leur taille! Certains sont si énormes qu’on pourrait y glisser deux fois ceux de mes filles. C’est assez impressionnant ce contraste entre un 46 et un 37, surtout dans une maison de filles! Assez pratique aussi, car en rentrant d’une soirée, je sais qu’il faut prévoir quelques croissants de plus pour le déjeuner du lendemain! Au contraire, si une paire féminine manque à l’appel, c’est le signe d’une rentrée très tardive ou matinale, mais à 18 ans et plus...!!!
Vous l’aurez bien sûr compris, ces « ils » dans mon entrée sont les souliers de mes filles et ceux de leurs copines et copains ou de leurs amoureux que je retrouve devant ou derrière la porte, et qui j’espère continueront encore souvent à m’accueillir à mon retour à la maison!!!

Françoise

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